Sur les 130 pages de cette revue, les 3/4 soit une centaine de pages sont consacrées au dossier du mois : les lignes de "Torres Vedras". Le reste des pages porte sur la capitulation d'Ulm peint Louis-François LEJEUNE, les alliés de l'Aigle (les trois derniers régiments de la confédération du Rhin : organisation et uniformes), les portraits de certains fidèles et opposants de l'Empereur, un reportage sur la commémoration de la bataille d'Austerlitz, un instant de poésie (Victor Hugo), l'empire fait son cinéma (le drame de Saint-Hélène), le bulletin de la grande armée et les lectures des grognards pour finir.
Le dossier central (du mois) est l’œuvre de Natalia GRIFFON DE PLEINEVILLE qui est entre autre la rédactrice en chef des revues Gloire & Empire et Prétorien. Elle est une spécialiste reconnue de la guerre en Espagne (1er empire) et auteur de nombreux articles sur l'histoire militaire du premier empire.
Le dossier sur les lignes de Torres Vedras se découpe en 4 points :
- la construction des lignes,
- les français devant les lignes,
- une inaction forcée,
- le départ des français.
Carte tirée de la page wikipédia |
La première lignes, la plus au nord, commence à l'embouchure du rio Sisandro, passe par Torres Vedras qui comprenant le fort São Vicente (Saint-Vincent), à Sobral et se termine à Vila Franca.
La seconde ligne commence à la Ribeira de Safarujo (à l'ouest), passe à Mafra (et son château), à Cabeço de Montachique, et se termine à Vialonga à l'est au bord du Tage. Selon, l'auteur il s'agirait de la ligne la plus forte des 4. Elle s'appuie sur la sierra (montagne) de Cabeço (tête) de Montachique qui domine les environs.
La troisième ligne quant à elle est une ceinture de fortifications comprise entre São Julião da Barra (Saint Julien) et Oeiras située à l'ouest de Lisbonne entre la tour de Belem et Estoril. Il s'agit du dernier lieu de repli de l'armée britannique avant le rembarquement pour la Grande-Bretagne si les affaires tournent mal.
Carte des lignes issue de la page Wikipédia Portugaise des "Linhas de torres Vedras". |
L'histoire des lignes de Torres Vedras est liée à la troisième invasion (juillet 1810 à avril 1811) du Portugal par les troupes napoléoniennes conduites cette fois-ci par le Maréchal Masséna. Les Français visent la prise de Lisbonne et avec plus de 65 000 hommes contre 50 000 aux Anglo-Portugais, le rapport de force est en faveur des troupes de l'Empereur. Un premier obstacle sur la route de la capitale portugaise est la forteresse d'Almeida qui sera prise par Masséna le 27 août 1810. Ensuite les français acceptent de batailler contre les Anglais à Buçaco le 27 septembre 1810 et ne réussissent pas à emporter la position anglaise difficilement prenable. Néanmoins, Masséna poursuit sa route en contournant par le nord Buçaco pour redescendre sur la route Pombal à Lisbonne. Les Anglais se replient rapidement vers les fameuses Lignes de défense de Torres Vedras sujet de la revue.
L'auteur explique la phase où les français conduit par Masséna découvrent que les fortifications ne sont pas des ouvrages bâtis à la hâte mais une ligne de redoutes... Des combats auront lieu à Sobral avec une certaine réussite au départ pour l'armée de l'Empereur. Mais le manque de ravitaillement et de renforts vont obliger les français à s'éloigner quelque peu des lignes.
Va s'en suivre une période d'attente de part et d'autre où Wellington va surtout escompter que les difficultés d'approvisionnement obligent les troupes de Masséna soit à chercher la bataille décisive et soit plus probablement à se retirer du pays vers l'Espagne pour qu'elles se rapprovisionnent et se reposent. Cette période d'inaction de quelques mois va être marquée par des histoires de quête de nourriture et de fourrage pour les français : la maraude régulière. A côté des fourrageurs, on découvre qu'il existait un mouvement de déserteurs français et Anglais : les fricoteurs, qui finira mal pour eux. Des épisodes de fraternisation sont aussi décrit (ainsi les cochons qui avaient le malheur de s'échapper et de changer de camp étaient habituellement partagés entre les deux belligérants !). Bref, l'auteur narre beaucoup d'anecdotes qui illustrent bien la vie en campagne des troupes de l'époque.
Enfin, le 5 mars 1811, les français lèvent le camp à la faveur d'un épais brouillard masquant leur départ. Masséna craignait que les Britanniques recoivent des renforts venant de Lisbonne et lance une attaque. Les français quitteront définitivement le Portugal en avril 1811 pour ne plus jamais y revenir.
Cannoniers portugais de l'ordonanca de Sobral dans un fort des lignes de Torres Vedras. Composition de Patrice Courcelle (Osprey Publishing). |
En conclusion :
J'ai beaucoup apprécié la lecture de ce magasine qui traite d'un sujet fort peu abordé dans le monde du wargame avec pions il s'entend. Il est très plaisant d'avoir autant d'illustrations dans ce dossier. Il y a de nombreuses cartes, gravures, lithographies, peintures d'époque et des portraits des chefs des différentes armées (française, britannique et portugaise). Par ailleurs, de nombreuses planches d'uniformes sont également présentes et donnent beaucoup d'informations pour les figurinistes voulant recréer l'épopée napoléonienne lors de la guerre de la péninsule Ibérique.
Bref, je sais déjà par où je passerais cet été en descendant à Lisbonne.
Bonne lecture.
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