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La bataille d'Issos (334 av.J.-C) entre Alexandre le Grand et Darius III (mosaïque romaine découverte à Pompéi).

jeudi 5 septembre 2019

[Multi] Napoléon last battles – la campagne de 1815 – SPI

A la suite de mon article sur la partie de Napoleon last battle : les quatre-bras et ligny, je vous propose le compte rendu de Bertrand qui jouait Napoléon sur le théâtre de la bataille de Ligny. Bonne lecture.



"Il y a bien longtemps, j’avais participé à une partie à 4 joueurs sur ce vénérable wargame. Elle était organisée par un ami qui avait décidé d’arbitrer. Il avait installé 2 jeux sur 3 tables : la partie Quatre Bras – Waterloo sur la première, un complet sur la seconde, la partie Ligny – Wavre sur la troisième. Il se servait du jeu complet pour voir les éventuels mouvements de troupes pouvant passer d’un secteur à l’autre tandis que les joueurs ne voyaient que leur propre partie du théâtre des opérations.

Je garde un très bon souvenir de cette partie.

Et donc, l’idée de faire à peu près la même chose trottait dans ma tête depuis fort longtemps.
A peu près la même chose car je n’ai qu’un exemplaire.

L’idée était la suivante :
- installer le jeu complet sur une seule table avec un paravent pour séparer les deux parties et que les joueurs ne puissent pas voir ce qui se passe de l’autre côté
- prévoir des pions qui serviraient d’estafettes pour chacun des chefs, à savoir Napoléon, Ney, Wellington et Blücher,
- les discussions directes ne seraient possibles que si les pions des chefs se retrouvent dans le même hexagone, exclusion faite des discussions d’état-major avant le début de la partie
- convier 3 amis joueurs : Stéphane, Nicolas et Gérald.

La partie a eu lieu un samedi matin et a débuté vers 9 heures.
Le tirage au sort a réparti les rôles ainsi : Stéphane est devenu Ney et Nicolas Wellington, Gérald a endossé l’uniforme prussien et j’ai revêtu l’habit de colonel des chasseurs à cheval.

Le plan français a été décidé comme suit : pendant que Stéphane irait prendre les Quatre Bras en tenant à distance les forces ennemies, je devrais manœuvrer pour empêcher l’armée prussienne de rejoindre l’armée anglo-alliée et si possible, la détruire ou tout au moins, la rendre incapable de poursuivre rapidement la campagne.

Dès le début des hostilités, Grouchy partira rejoindre Ney avec au moins un corps de cavalerie. Le but est d’ajouter des troupes mobiles mais surtout, d’accroître les capacités de commandement sur mon flanc gauche.


Le théâtre des opérations :


Mon idée est donc la suivante : faire glisser mon armée sur mon aile gauche pour la rapprocher des Quatre Bras et occuper rapidement la route qui y mène pour empêcher les prussiens d’y avancer.


Dans un 1er temps, je fais avancer la ligne pour prendre St Amand et j’envoie les unités détachées du Ier corps sur la route. La garde glisse vers la gauche aussi et la cavalerie recule sur mon aile droite.

Sauf que le prussien a eu aussi l’idée d’aller prendre la route et mes quelques troupes se heurtent à de nombreuses troupes et leur avance est stoppée net.

Par contre, je prends St Amand et les prussiens reculent. D’ailleurs, ils reculent partout et du coup, je me demande si Blücher n’a pas décidé de reculer rapidement vers le nord, soit pour se rapprocher de son 4° corps, soit pour ensuite bifurquer sur sa droite vers son ami Wellington.



Les combats autour de St Amand sont violents, le village étant pris et repris par les deux armées. Le IIIème corps est à la peine.

La route qui mène aux Quatre Bras est solidement tenue par les prussiens mais chose curieuse, ils ne semblent pas vouloir s’y engager alors que je n’ai pas les moyens de les en empêcher.

La prise de St Amand devenant urgente, Napoléon s’y porte avec la jeune garde et son artillerie. Ce renfort suffit, après des combats tout aussi furieux, à faire plier puis reculer l’ennemi qui lâche tellement de terrain que Blücher, n’écoutant que son courage, se jette au plus fort de la mêlée malgré les exhortations de Gneisenau à n’en rien faire. Mais le vieux Blücher, aiguillonné par sa soif de vengeance depuis la triste année 1806, part au galop pour motiver ses lignards et autres miliciens de la landwehr et se retrouve bien vite dans une fâcheuse posture :



Malgré leur courage indéniable, associé à une haine tenace des français, les troupes qu’il mène au combat sont annihilées par les efforts conjoints de la jeune garde et des lignards du III° corps.

Il ne doit son salut qu’à la vitesse de son cheval et à l’absence de toute cavalerie française lors de cet engagement.

Dans le même temps, je lance une offensive en direction d’une petite brèche dans la ligne adverse dans le but de couper l’armée ennemie en deux.



Après de nouveaux et difficiles combats, je peux infiltrer une mince colonne dans le dispositif ennemi.

En même temps, je vais commencer à faire reculer mon aile droite car l’aile gauche ennemie, après quelques hésitations, semble vouloir avancer en force pour tenter de me tourner.


 
Peu à peu, la brèche s’agrandit et l’armée prussienne est coupée en deux.

Ses pertes sont importantes, en particulier sur le 1er corps qui déroute et dont le général est contraint de quitter le champs de bataille pour essayer de rallier les débris de ses brigades.

Malgré tout, l’aile droite prussienne poursuite son avance et j’opère alors rapidement un changement de front avec mon centre et mon aile droite qui poursuit son recul.



A gauche, je lance un corps de cavalerie pour tourner la portion des forces ennemies qui est isolée et j’envoie la garde finir l’encerclement. Le but est d’empêcher ces unités d’être ravitaillées durant la nuit afin qu’elles déposent les armes au petit matin.

C’est chose faite alors que surgit sur le champs de bataille Mouton et son corps d’armée. Son arrivée stoppe l’aile gauche ennemie dont les troupes refluent rapidement.


L’armée prussienne va alors entamer un repli rapide de toutes ses forces, mises à part celles qui sont encerclées. Un second corps va dérouter, accélérant encore ce recul.

En fin de journée, Mouton, avec son VI° corps, a remplacé sur ma droite la cavalerie.

Ney rejoint Napoléon pour une conférence d’état-major. Ça lui permet de voir la situation sur Ligny et d’exposer la sienne qui est plus difficile que prévue, les anglo-alliés ayant fait preuve d’une grande ténacité.

Je décide alors, dès le jour levé et une fois que les troupes prussiennes encerclées auront rendu les armes, d’envoyer rapidement toute la Garde sur les Quatre Bras.



Le jour se lève sur une situation catastrophique pour les prussiens dont quasiment la moitié de l’armée est en fuite ou capturée.

La Garde part vers les Quatre Bras.



Le temps manquant, la partie s’arrête au cours du second jour de la campagne sur cette situation globale :


Que dire au final ?

Jouer à 4 est un vrai plaisir.

Ne pas être en mesure de voir ce qui se passe ailleurs et de discuter autrement que par estafettes apporte un vrai plus. L’incertitude quant à ce qui se déroule plus loin, augmentée par le fait que les nouvelles qui vous parviennent ne sont peut-être plus d’actualité, accroît cette sensation d’être vraiment dans la peau du chef qui , du coup, n’est plus omniscient et encore moins omnipotent.

Sur le plan français : envoyer Grouchy était une bonne idée. Ne l’envoyer qu’avec un seul corps de cavalerie une moins bonne. J’aurais dû le faire partir avec au moins un second corps. Quand on regarde la situation finale, on s’aperçoit que les anglo-alliés sont en train de déborder largement l’aile droite de Ney qui manque de troupes.

J’envisage très sérieusement de proposer une autre partie, mais sur 1 jour 1/2".

Bertrand alias Corybantes.

A suivre ...

2 commentaires:

  1. Je ne saurais même pas dire combien de parties j'ai jouées sur ce jeu, tu l'as dit, vénérable...Belle idée de le ressortir ainsi, ça a du être sympa...et ça me rappelle tellement de belles heures!

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    1. Merci Phil. La prochaine étape sera de rejouer la bataille des nations sur le même système.

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