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mercredi 20 mai 2015

[Lecture] Napoléon, Les grands moments d'un destin (Jean TULARD).


A l’occasion de ma pratique de wargames portant sur le 1er empire, et notamment la série Jours de gloire, il m’est apparu nécessaire de me remettre en mémoire l’épopée Napoléonienne. Et la lecture d’un livre de Jean TULARD est semble-t-il une bonne source d’information. Donc j’ai récemment lu une réédition du livre “Napoléon, les grands moments d’un destin” de 623 pages paru aux éditions Pluriel (d’août 2014).




Tout d’abord, ce livre n’est pas une biographie de l'empereur mais un enchaînement de 50 chapitres qui retracent en plus de 600 pages autant de moments de la vie de Napoléon Bonaparte où “l’histoire semble avoir hésité”. Certains événements sont connus et Jean Tulard leur donnent un nouvel éclairage, d’autres le sont moins et mis ici en lumière.

“Quel roman que ma vie” aurait dit Napoléon a Saint Hélène au crépuscule de sa vie, effectivement cette vie n’est absolument pas ordinaire et mais tout à fait étonnante. À diverses occasions, en fonction des choix de Napoléon où de la divine providence, l'histoire a balbutiée et pris soit un cours heureux avec un enchaînement de batailles victorieuses (pendant les 3/4 de son règne) soit un cours tragique aboutissant à la déportation de l’empereur vers une île lointaine dans l’atlantique sud en 1815.

L’auteur passe donc en revu divers épisodes de sa vie et explique les ressorts de certaines décisions touchant sa vie personnelle (sa relation avec Julie Clary, puis Joséphine de Beauharnais et enfin Marie-Louise d’Autriche pour “les officielles”), sa vie publique d’homme politique et militaire.

Sans rentrer dans le détail des 50 chapitres tout à fait intéressants, ce livre est une bonne introduction pour qui veut connaître les grands moments de la vie de Napoléon et les raisons de certaines décisions. Il semble de l'empereur avait le souci de tout maîtriser pour aboutir à ses fins. Jean Tulard explique que son règne s’est terminé en 1815, car Napoléon n’avait plus le soutien des Français, las de la guerre et surtout il n’avait pas réussi à pérenniser son régime car celui-ci était par trop dépendant de ses victoires militaires.

Bref, j'ai apprécié cette lecture qui malgré plus de 600 pages, se lit rapidement (l'épopée napoléonienne est pour moi passionnante !). Cependant, j’ai trouvé que certains chapitres étaient rapidement abordés et manquaient un peu de mise en perspective par rapport au contexte politique et économiques européen de l’époque. Il convient en effet d’avoir en mémoire l’histoire européenne pendant le consulat et le 1er empire pour comprendre les choix de Napoléon (ce que Jean Tulard présuppose sans doute !).

Comme j'ai globalement apprécié cette lecture, je me suis procuré “Napoléon, chef de guerre” du même auteur en espérant avoir un traitement plus précis de l'aspect militaire de sa vie (afin de mieux comprendre les choix de conception des auteurs de wargames napoléoniens).

dimanche 10 mai 2015

[Lecture] Robert E. LEE, la légende sudiste.

Je viens de terminer la lecture d'une très intéressante biographie de Robet E. LEE de Vincent Bernard aux éditions PERRIN (Août 2014) et elle mérite selon moi l'attention de passionnés d'histoire et/ou de pratiquant de wargame sur la guerre de sécession.




En résumé, j'ai dévoré ce livre en quelques jours tellement j'ai été absorbé par cette biographie du plus grand général sudiste de la guerre de Sécession. 

Tout au long des 450 pages du livre plusieurs pans de la vie de Robert Edward Lee (1807-1870) son dévoilés ses origines Virginiennes et sa relation à son père un héro de l'indépendance Américaine, sa vie d'ingénieur militaire "wespointer". On découvre aussi sa participation à la guerre du Méxique (1846-1847) dans laquelle il se révèle meneur un d'hommes lors des batailles de Vera Cruz, Cerro Gordo et de la prise de Mexico. Il en gagne une promotion et de nombreuses citations. 

A la suite de cette guerre du Mexique, il retourne à la vie ordinaire de militaire ingénieur qui le conduira à mener une vie de garnisons à travers le pays sans trop d'espoirs de promotions. On y apprend sa relation de plus en plus importante à Dieu et l’importance des liens avec ses enfants et son épouse. 

Le déclenchement de la guerre de sécession en 1861 et pour lui un déchirement et il lui faut choisir son camp. Il aurait pu épouser la cause de l'union mais son attachement à la Virginie et son positionnement ambiguë par rapport à la question de l’institution particulière le conduisent à choisir la cause sudiste.

Sa carrière de général lors de la guerre de sécession n'est pas linéaire et est parsemée de revers initiaux puis de succès. Il souhaitait obtenir le commandement d'une armée afin de montrer sa valeur au combat mais lors de la campagne de Virginie-occidentale de 1861, il n'a pas connu le succès attendu et à du retraiter.

Puis il va reprendre du service après quelques mois de disgrâce à l'arrière du front, laissant à "Stonewall" Jackson le soin d'accaparer la lumière du héro sudiste. Il sera ainsi le grand réorganisateur de l'armée suddiste à Richmond et lors de l'invasion des nordistes en territoire virginien, il gagnera la bataille des 7 jours désserant l'étrainte sur la capital du Sud.

S'en suivront toute une série de victoires contre les forces de divers généraux nordistes McClellan, Pope, Burnside, mais aussi de défaites contre Meade et Grant in fine. Ainsi, sont racontés avec force détails notamment les batailles de ChancellorVille, Antietam, Manassas, Fredericksburg, Gettysburg, Richmond et la fin à Appomatox. Bref, sans rentrer dans le détail, on découvre un général soucieux et proche de ses hommes mais dur pour la disciplines. Il réussira aussi avec l'appui de subordonnés Jackson, Ewel, Longstreet, Stuard etc.. à contenir les forces nordistes sans toute fois obtenir la victoire décisive qui aurait pu mener le sud à gagner son indépendance. On découvre au travers du livre que "Mars" Lee au fur et à mesure du déroulement de la guerre n'est pas tant attaché à la défense de l'institution particulière que de celle de sa chère Virgine.

Le fin est connue à Appomatox avec la signature de la réddition de l'armée sudiste par Robert E. LEE. Le général GRANT son plus grand adversaire est présent et dés cet acte essayera de réconcilier le sud avec le nord et sera aidé en cela par Lee qui ne cherchera pas à glorifier ou entretenir la légende suddiste. 

La fin de la vie de Robert E. Lee est consacré à l'éducation avec un poste de directeur du Washington College de Lexington en Virginie. LEE est fatigué et sa santé décline rapidement. Il effectuera un voyage "de repos" triomphale dans le sud avant de s'éteindre à son retour à Lexington en 1870 à l'age de 63 ans.

J'ai donc beaucoup apprécié ce livre de Vincent Bernard qui m'a permis de mieux connaitre la vie du général sudiste qui hormis la période de la guerre de sécession m'était totalement inconnue.

Je recommande vivement la lecture de ce livre pour apprécier d'autant plus les wargames sur la guerre de sécession.... tiens, cela m'a donné envie de refaire une partie de la bataille de guettysburg !

vendredi 1 mai 2015

[CR] A la charge, la bataille de Lyndanise 1219

J'apprécie particulièrement le système "A la charge" de Florent Coupeau aussi après avoir joué un scénario des rois francs  (Vae Victis n°100 : La bataille Montfaucon-en-Argonne) avec Benoit, j'ai eu envie de rejouer en solitaire la bataille de Lyndanise en 1219 qui opposa les Danois et les Estoniens à Lyndanise (aujourd'hui Taline en Estonie).

Cette confrontation se caractérise par le fait que les unités danoises sont au campement (cf. les cercles rouges sur la photo ci-dessous) et donc sur leur face désorganisée au début de la bataille. Les unités estoniennes ayant débarquées vont essayer de prendre par surprise les Danois pour les anéantir. Les seuils d'armée sont de 20 pour les Danois et de 16 pour les Estoniens.


Le positionnement des unités au départ de la bataille.
Les danois (cercles rouges) sont entourés d'estoniens (cercles bleus).

Tour 1 : 

Le bilan de la phase estonienne : 4 attaques sur 6 réussies et 4 pions éliminés pour 6 points de force (PF) perdus. Il s'agit de résultats très encourageant pour les Estoniens qui ont bien profité de l'initiative et du fait que les Danois étaient au campement en train de se reposer !  Ci-dessous les positions après l'attaque initiale Estonienne.


Les résultats des combats à la fin de la phase de jeu des estoniens.
La phase danoise :
Tout d'abord, j'effectue un test de réorganisation afin de savoir si des unités peuvent être retournées sur leur face "pleine puissance". Le résultat est décevant, 2 unités (cav. All S. et piéton All. L.) sont retournés sur 6 possibles (33% de réussite). Puis les Danois passent à l'offensive en chargeant lorsque cela est possible (bonus de +2 en PF) en se rapprochant des unités estoniennes les plus faibles. Ci-dessous l'état des mouvements danois et des résultats des combats.

Le détail des mouvements danois.
A noter 2 charges de cavaleries danoises à +2 points de force.
Bilan du 1er tour : 1 unité estonienne éliminée contre 4 danoises ! Au sud les Estoniens sont plutôt en force (mais PF = 7/7) à la différence du nord (PF = 5/3 pour les Danois). C'est un bon début pour les Estoniens à condition que les unités danoises non réorganisées le restent et qu'il ne reste pas un chef danois dans les deux pions "leurre" non retournés !


Tour 2

Ci-dessous les mouvement estoniens ont eu lieu, les combats vont s'engager.
Les combats entre Danois et Estoniens.


Bilan de la phase pour les Estoniens :
- 5 éliminations supplémentaires,
- 5 unités estoniennes entourent l'unité de cavalerie All. S en 908,
- le camp du Prince Eugène est solidement détenu par les estoniens (en 505),
- le camp de l’évêque de Lünd est investi par une unité estonienne mais il reste deux unités danoises,
- le camp Valdemaa, les danois sont en supériorité.


Phase Danoise :
- Test de réorganisation des unités non encore retournées : normalement réorganisation sur un D6 = 3,4 et 5. Hors, les unités à tester sont toutes au contact d'unités estoniennes, elles sont donc automatiquement retournées,
- PF perdu par les Danois = 18, le Dannebrog tombe du ciel sur la cavalerie danoise.
- 3 combats s'engagent contre les estoniens leur entrainant 2 pas de perte et un recul.
Le mouvement des unités danoises et les combats en préparation.
A noter que le drapeau Danois (le Dannebrog) est tombé du ciel et
va permettre d'ajouter un point de force aux unités adjacentes.
Bilan du 2e tour : l'arrivée du Dannebrog (futur drapeau du Danemark) permet d'inverser la tendance et aux danois de reprendre espoir ! Cependant le nombre d'unités danoises perdues est de 9 contre 2 pour les estoniens.


Le détail des pertes danoises : 18 points de force,
Mais un seul cavalier !

Tour 3 :

Les estoniens reprennent les combats contre les danois en divers points de la carte.

Le bilan est édifiant : un gros raté des attaques estoniennes (deux 6 aux dés ont été tirés entrainant 2 pertes estonienne) ! Ci-dessous la situation avant les combats.
 
Les 3 attaques estoniennes : Ratées

Les Danois attaquent les estoniens en profitant des éléments de cavaleries chargeant et du Dannebrog qui bonifie les attaquent et les tests de moral. Le bilan  : 2 éliminations d'unités estoniennes et un recul. Ci-dessous les combats danois.
 
Les attaques Danoises

Bilan à la fin du 3e tour : 
Le rapport des pertes est en faveur des estoniens : 18 PF perdus pour les danois contre 7 aux estoniens. On observe 2 fronts : autour du camp de Valdemar II (Danois : 13 PF / 14 estoniens) et au niveau des camps des Prince Rügen et de l'Eveque de Lünd (11 PF Danois contre 3 PF estoniens).


Tour 4 : 


Les estoniens attaquent en deux points les danois pour deux ratés !
Les danois lancent 4 attaquent et obtiennent 1 élimination et 2 pertes estoniennes.
Ci-dessous les combats des unités danoises.

Attaques danois au 4e tour.


Le bilan du 4e tour : les danois sont dans de meilleurs positions et ont infligé des pertes aux estoniens sans en subir en retour.

Tour 5 : 

Ci-dessous les positions au départ du 5e et dernier tour.



Les estoniens lancent 2 attaques et infligent un pas de perte aux danois.
Les danois ont pour objectif de causer un maximum de pertes (7 PF au minimum) pour obtenir un match nul. Ils attaquent les unités esseulées estoniennes en 5 points et obtiennent 2 éliminations et 1 pas de perte pour les unités estoniennes. Ci-dessous les positions finales à la fin du jeu.

Les positions finales à la fin du 5e tour.


Vérification des conditions de victoire :
Les pertes danoises s’élèvent à 18 PF sur un seuil d'armée de 20.
Les pertes estoniennes sont de 14 PF sur un seuil d'armée de 16.
Il n'y a pas de victoire majeure pour l'un ou l'autre camp alors on vérifie les conditions de victoire du scénario qui donne une victoire mineure danoise.

Gros plan sur les unités danoises du camp de Valdémar II.


Conclusion :

La partie a été pleine de rebondissements. Les attaquent estoniennes des deux premiers tours ont été dévastatrices (en profitant de la désorganisations des unités danoises). Mais l'arrivée du Dannebrog et la révelation du pion "leurre" Valdemar II (bonus +1 et +1 PF) a renversé la tendance et enrayé les éliminations d'unités danoises. Il a manqué une élimination supplémentaire d'une unité estonienne pour que les danois obtiennent une victoire majeure à la fin du 5e tour. Le suspence a été présent jusqu'à la fin de la partie et jusqu'au dernier jet de dé.

Le scénario est très équilibré finalement et très plaisant à jouer. Le résultat de la partie est conforme au déroulement historique : les danois ont résisté aux estoniens, le dannebrog est tombé du ciel. Mais les danois sont en situation précaire, ils dominent le champ de bataille mais ont subi de lourdes pertes... Pourront-ils tenir plus longtemps ? Cela est une autre histoire.